Ce matin, je discutais avec l’une de vos collègues concernant l’accès aux technologies en classe. Il semblait logique de penser par le passé qu’un jour chaque élève disposerait d’un portable en classe. Nous sommes en 2017 et le constat est le même sensiblement partout : les classes de FGA sont généralement équipées de deux ou trois ordinateurs et on en compte quelques-uns de plus pour satisfaire les besoins en technologies d’aide pour les élèves présentant des troubles d’apprentissage. Les ressources numériques sont de plus en plus présentes. De nombreux organismes mettent en ligne du contenu pédagogique (CNESST, Allô Prof, Hydro Québec, etc.) en plus de celui des maisons d’édition traditionnelles du secteur de l’éducation qui tend très fortement à basculer du côté du numérique. En même temps, les enseignants et les conseillers pédagogiques construisent leurs situations d’apprentissage en lien avec les domaines généraux de formation (santé et bien-être, environnement et consommation, vivre ensemble et citoyenneté, médias, orientation et entrepreneuriat) qui sont tous liés à la culture du numérique.
Comment mettre tout ce contenu dans les mains de chacun des élèves ? Nous pouvons continuer d’attendre et d’espérer que du financement permette l’achat massif de nouveaux ordinateurs. D’ailleurs, le Gouvernement du Québec travaille sur le futur Plan d’action numérique en éducation qui devrait être déposé prochainement. Ce plan devrait renforcer l’utilisation des technologies en classe.
Une solution envisageable en attendant un tel financement, est celui du BYOD (Bring Your Own Device) ou AVAN (Apportez Votre Appareil Numérique). De plus en plus d’enseignants au primaire, secondaire et à la formation aux adultes supervisent une utilisation pédagogique des cellulaires et tablettes en classe. Comment faire ? Je vous dresse un court portrait des irritants et des avantages.
L’enseignant qui fait entrer le AVAN dans sa classe doit changer un peu sa gestion de classe. Il doit apprendre à s’adapter à différents appareils. Il doit chercher à limiter les distractions et s’assurer que ceux qui n’ont pas de téléphone peuvent aussi bénéficier de cette technologie.
Bon. On pourrait choisir de laisser tomber tout de suite, mais même sans leur permettre les cellulaires en classe, vous en faites de la gestion, et ils sont distraits quand même parce qu’ils se cachent pour texter. Avec une charte claire et des directives d’utilisation, je ne pense pas que les moments de distraction soient nécessairement plus nombreux. En ce qui concerne les appareils différents, faites confiance aux élèves. Ils savent se débrouiller et trouver des équivalences.
Ce que le AVAN peut faciliter
On offre aux élèves de nouvelles opportunités d’apprentissage et je crois sincèrement que c’est bon de les « sortir » du livre. C’est une façon de les rendre plus actifs, d’encourager leur créativité et de favoriser leur engagement.
Un téléphone intelligent, c’est un ordinateur passablement puissant qui doit être promu au rang d’outil de travail. On peut chercher, noter, s’informer, participer à des échanges, faire du travail d’équipe avec des gens qui sont physiquement loin de nous, créer, etc. On peut même faire de nouvelles choses comme leur envoyer des textos (Remind), leur « pousser » de l’information et des questionnaires (Socrative) et écrire à plusieurs en même temps sur un même texte (EtherPad). On peut créer des capsules vidéo facilement et les rendre disponibles.
Je ne vous dis pas d’entrer d’emblée dans ce mode de gestion des apprentissages, mais plutôt d’éviter de rejeter cette possibilité sans en connaître les avantages. Si l’envie vous prend d’aborder le AVAN, je serai disponible pour veiller à penser à tout, ou presque…
La mise en place d’un projet AVAN
Merci à Sandra Laine et Johanne Proulx du service national du Récit, domaine des langues, pour le partage de leur matériel de formation sur le AVAN en classe.