Apprendre à apprendre

Apprendre à apprendre

Apprendre à apprendre, dans un monde où il y a tant d’informations, devient essentiel. Selon le Institute of Educational Technology, apprendre à apprendre ou « learning to learn » ferait partie des dix approches pédagogiques prometteuses pour les prochaines années. Développer cette capacité permet aux apprenants de résoudre des problèmes ou de trouver de nouvelles approches ou informations et de les utiliser de manière efficace (Sharples et al., 2014). Hase et Kenyon (2000) donnent à cette approche le nom d’heutagogie.

En éducation des adultes, « andragogie » est le terme couramment utilisé alors qu’on parle plutôt de « pédagogie » pour l’éducation des enfants. L’heutagogie, quant à elle, est une approche qui peut se vivre à tout âge. Cette dernière fournit un environnement centré sur l’apprentissage qui supporte l’apprenant lorsqu’il définit la direction qu’il veut donner à son éducation. Cela lui est bénéfique, mais l’est aussi pour la société parce que cela facilite sa transition vers le marché du travail. Avec la complexité croissante de la société, les employeurs ont besoin d’employés qui sont capables d’innover, de résoudre des problèmes complexes, de bien communiquer et d’appliquer ce qu’ils ont appris dans des situations réelles. Voici un tableau qui présente certaines différences entre ces différentes conceptions de l’éducation.

Comment favoriser l’heutagogie

Pour favoriser l’heutagogie dans une classe ou dans le cadre d’une formation, il faut d’abord définir le contrat pédagogique. Après avoir trouvé ce que l’apprenant veut apprendre et ce qu’il pourrait faire pour y arriver, l’enseignant négocie avec lui comment l’acquisition de ces connaissances sera évaluée.

Ensuite, il faut déterminer les activités d’apprentissage. Selon Dick (2013), il y a trois aspects dans une activité : défi, autonomie et support. Pour que ça fonctionne, l’enseignant doit mettre en place ces trois aspects. Une fois que l’apprenant et l’enseignant ont convenu d’une manière d’apprendre, l’outil ou le média utilisé, l’enseignant doit continuer d’encourager la réflexion de l’apprenant et de lui donner de la rétroaction (selon ses besoins).

Finalement, l’apprenant évalue ses apprentissages à la lumière de ses réalisations et en se référant au contrat pédagogique conclu auparavant. Prendre le contrôle de ses apprentissages peut être intimidant pour l’apprenant et l’enseignant doit en être conscient.

Les éléments du design heutagogique

Basé sur le contrat pédagogique, le désign heutagogique peut être développé ainsi.

  • Explorer. L’apprenant doit avoir l’opportunité d’explorer différentes voies, de se poser des questions, d’y répondre et de tester des hypothèses. Internet et les réseaux sociaux permettent cela et l’apprenant peut se diriger lui-même sur ces ressources.
  • Créer. Écrire, concevoir, dessiner : différentes manières que peut utiliser l’apprenant pour apprendre et les environnements en ligne offrent de nombreuses opportunités et permettent de collaborer avec d’autres. Le TNI ou les logiciels de réseaux conceptuels peuvent favoriser la création.
  • Collaborer. La collaboration permet aux apprenants d’apprendre entre eux, de travailler vers un objectif commun et de résoudre des problèmes en échangeant des informations ou expériences et en faisant des essais/erreurs. L’enseignant donne de l’autonomie et n’intervient que lorsque nécessaire (Google Drive peut être un bon outil pour faire cela).
  • Se connecter. Les connexions en réseau peuvent permettre d’entrer en contact avec des experts dans leur domaine. Il faudrait encourager les apprenants à le faire. Les médias sociaux sont d’excellents outils pour ce faire.
  • Partager. Une fois connecté, l’apprenant peut partager. En partageant de l’information, les apprenants peuvent apprendre l’un de l’autre et identifier des intérêts communs, ce qui pourrait mener à des collaborations (Youtube, Facebook, Twitter, etc.).
  • Réfléchir. Réfléchir permet de nouveaux apprentissages et la consolidation d’apprentissages antérieurs. Cela permet d’accéder à un niveau supérieur de cognition. On peut s’intéresser à la manière dont ces apprentissages ont eu un impact sur ses valeurs et croyances. Un journal d’apprentissage auquel le formateur peut avoir accès et donner de la rétroaction peut être un bon outil (p. ex., One note).

N’hésitez pas à communiquer avec moi si vous souhaitez aider vos élèves à développer leur capacité à apprendre à apprendre.

Références

Dick, B. (2013). Crafting Learner-Centred Processes Using Action Research and Action Learning.

Hase, S., et Kenyon, C. (2000). From andragogy to heutagogy. Repéré à http://www.psy.gla.ac.uk/~steve/pr/…

jackdub. (23 octobre 2014). Pédagogie, Andragogie et Heutagogie [Billet de blogue]. Repéré à https://prodageo.wordpress.com/2014…

Sharples, M., Adams, A., Ferguson, R., Gaved, M., McAndrew, P., Rienties, B., Weller, M., et Whitelock, D. (2014). Innovating Pedagogy 2014 : Open University Innovation Report 3. Milton Keynes : The Open University. Repéré à http://www.open.ac.uk/blogs/innovating/

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